Lors du dernier Conseil de Toulouse Métropole, les élus ont notamment voté une délibération mettant en place une tarification saisonnière de l’eau sur les 37 communes qui la composent. De cette manière, le prix de l’eau augmentera de 42% de juin à octobre, soit durant les cinq mois les plus chauds de l’année, et baissera de 30% de novembre à mai, soit durant les sept mois restants.
Alors que la mesure a pour but de faire diminuer de 10% la consommation d’eau durant les périodes les plus chaudes, celle-ci ne devrait pas forcément parvenir à cet objectif et pénalisera même les foyers de la métropole. Plusieurs raisons pour lesquelles M. le Maire, ainsi que 15 autres maires et élus qui composent le groupe MSED, « Métropole Solidaire, Écologique et Démocratique », se sont opposés à cette décision qu’ils qualifient d’« injuste » et de « précipitée ».
Si les élus de ce groupe ont conscience du besoin de diminution de la consommation d’eau, alors que les étés se réchauffent et que cette denrée se raréfie, ils ne pensent cependant pas qu’une tarification saisonnière soit la meilleure réponse à l’objectif recherché. Regrettant également l’écartement, sans aucune étude, de la tarification progressive de l’eau, soit une eau plus chère au-delà des premiers mètres cubes gratuits nécessaires à la consommation de tout un chacun, ils déplorent aussi le manque de communication afin de sensibiliser les foyers de la métropole toulousaine sur le sujet et le faible nombre de kits hydro-économes distribués dans les prochains mois alors qu’ils permettent à chaque ménage de réaliser des économies allant de 25 à 30%.
Au sujet de cette nouvelle tarification, cette dernière interviendra dès le 1er juin 2024, soit lorsque son prix augmentera de 42%. Ainsi, pour cette année, les ménages métropolitains paieront une eau 12.5% plus chère que sur les années précédentes ! Un choix formulé par le groupe majoritaire de droite ainsi que le groupe des Indépendants. Les élus du groupe MSED, dont M. le Maire, ont quant à eux dénoncé cette augmentation massive tout en ciblant le délégataire, Véolia, qui gagnera ainsi entre 12 et 14 millions d’euros supplémentaires par cette manœuvre.
Également, cette nouvelle tarification viendra toucher l’ensemble des ménages, sans distinction de revenus ou de consommation d’eau par foyer. Ainsi, les ménages précaires et à bas revenus qui faisaient déjà attention à leur consommation et n’ont pas d’autres alternatives que de consommer davantage l’été, pour s’hydrater et se rafraîchir, paieront leur eau plus chère.
Alors que cette proposition n’a été que récemment avancée, avec un vote prévu au 4 avril dernier, ne laissant que peu de temps au débat ou à l’étude d’autres solutions et surtout ne répondant pas à l’ensemble des questions posées – telles que la consommation par catégories ou celle mois par mois des foyers – M. le Maire, avec l’ensemble des élus du groupe MSED, ont donc décidé de voter contre cette mesure décidée « à marche forcée ».